Longtemps, on a connu d'elle que ses nus féminins opulents, qu'elle traitait tour à tour en peinture, en sculpture et en dessin. Mais à la longue, à peindre des volumes et des plis (tout cela qui fait le charme du corps humain), cette Italo-Argentine installée depuis 1989 à Grenoble a glissé imperceptiblement vers un autre genre de courbes: cimes, crêtes, cols et vallées. A force de côtoyer les Alpes, les Alpes se sont imposées à elle; et le corps est devenu montagne.
Partant des fameux panoramas photographiques des Alpes réalisés par Paul HELBRONNER au début du XXe siècle. Virginia ALFONSO à mêlé les techniques (collage photo, peinture à l'huile, encres et vernis colorés), afin de construire une vision composite, mais très personnelle, de l'univers Alpin. Ici, les photographies de montagne ne sont qu'un matériau comme les autres une base de départ sur laquelle appuyer la peinture. Mais paradoxalement, bien que la composition frôle l'abstraction, la montagne est omniprésente:On la pressent et on l'éprouve. C'est dire si l'expérience est concluante.
Cette réussite tient essentiellement à un traitement très matiériste de l'oeuvre:les empattements sont nombreux; les photos collées (leurs bords, leurs plis font légèrement saillie; tandis que les vernis et les encres jetées sur l'huile forment d'étonnants phénomènes physiques (notamment des craquelures superbes).
Tout cela exprime avec justesse le sentiment du relief et de la surrection minérale. En même temps qu'une touche de couleur lumineuse (or, rouge ou orange) vient enflammer la vision; et que la facture sensuelle renvoie au modelé du nu. Virginia ALFONSO a bouclé la boucle:du mont de Vénus au mont Blanc et vice-versa.
LES AFFICHES DE GRENOBLE DU 28 MAI 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire